Sanctions et infractions

L’UE renforce ses sanctions contre la Russie et la Biélorussie : un 16e train de mesures en vigueur

Un durcissement des mesures en réponse au conflit en Ukraine

Alors que la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine entre dans sa quatrième année, l’Union européenne adopte un 16e train de sanctions, destiné à accentuer la pression économique sur Moscou et ses alliés. Ce nouveau volet vise plusieurs secteurs stratégiques tels que l’énergie, le commerce, le transport, les infrastructures et les services financiers.

L’objectif affiché est double : affaiblir la capacité de la Russie à financer son effort de guerre et empêcher le contournement des sanctions par la Biélorussie. Ainsi, plusieurs nouvelles dispositions ont été intégrées au régime de sanctions existant contre Minsk.


Les principales mesures du 16e train de sanctions

1. Renforcement des restrictions commerciales

Interdiction totale des importations d’aluminium primaire russe :

  • Après l’interdiction des produits en aluminium transformé, cette nouvelle mesure vient restreindre encore davantage l’accès du marché européen aux métaux russes.
  • Un quota transitoire de 275 000 tonnes est prévu pour 2025, soit 80 % des volumes importés en 2024.

Élargissement des restrictions sur les biens à double usage :

  • Ajout de nouveaux produits stratégiques interdits d’exportation vers la Russie, dont :
    • Précurseurs chimiques servant à la fabrication de chloropicrine et autres agents chimiques.
    • Logiciels pour machines-outils CNC utilisés dans la production d’armes.
    • Manettes de jeux vidéo employées pour le contrôle de drones militaires.
    • Minerais de chrome et composés, essentiels pour l’industrie militaire.

Interdiction d’exporter des logiciels d’exploration pétrolière et gazière vers la Russie.

Extension de l’embargo sur les produits industriels stratégiques, incluant certains métaux, verres industriels, feux d’artifice et composants chimiques.


2. Restrictions accrues dans le secteur de l’énergie

📌 Interdiction totale du stockage temporaire du pétrole russe dans les ports européens :

  • Cela empêche tout transit ou stockage sous un régime de zone franche, même si le pétrole respecte le plafonnement des prix en vigueur.

📌 Blocage des services et technologies liés aux projets de gaz naturel liquéfié (GNL) et de pétrole brut en Russie :

  • Sont désormais concernés les projets majeurs comme Vostok Oil.

3. Renforcement des sanctions financières

💰 Restrictions sur les établissements bancaires :

  • 13 établissements financiers ajoutés à la liste des entités sanctionnées.
  • 3 nouvelles banques interdites de transactions pour avoir utilisé le système alternatif russe SPFS (remplaçant SWIFT).
  • Surveillance accrue des crypto-actifs utilisés pour contourner les sanctions.

4. Mesures ciblant les infrastructures et les transports

✈️ Interdiction des vols pour les compagnies aériennes soutenant la Russie :

  • Toute entreprise de pays tiers opérant en Russie pourrait voir ses vols interdits dans l’UE.

🚛 Restrictions dans le transport routier :

  • Limitation stricte des participations russes dans les sociétés de transport européennes.

Interdiction des transactions sur certaines infrastructures russes :

  • Plusieurs ports russes majeurs (Makhachkala, Astrakhan, Ust-Luga, Novorossiysk) sont désormais soumis à des interdictions.
  • Interdiction des services de construction pour des infrastructures en Russie.

5. Sanctions contre les acteurs économiques et politiques russes et biélorusses

🔎 Ajout de 83 nouvelles entités et individus à la liste noire de l’UE :

  • 48 personnes physiques impliquées dans le soutien au complexe militaire russe.
  • 35 entreprises participant au financement de la guerre ou au contournement des sanctions.

Quel impact pour les entreprises européennes ?

Ces nouvelles sanctions affectent directement les entreprises européennes opérant avec la Russie et la Biélorussie. Plusieurs points clés à retenir :

Les importateurs d’aluminium doivent anticiper la réduction des volumes disponibles.
Les exportateurs de produits technologiques ou industriels doivent vérifier la conformité de leurs livraisons avec les nouvelles restrictions.
Les entreprises du secteur financier doivent surveiller de près les nouvelles interdictions de transactions.

📢 Les opérateurs économiques sont invités à consulter le détail des sanctions et à se mettre en conformité dès que possible.


📅 Dates clés à retenir :

✔️ 24 février 2025 : Adoption officielle du 16e train de sanctions.
✔️ Mars 2025 : Mise en place des quotas sur l’aluminium primaire russe.
✔️ À surveiller : Éventuelles nouvelles sanctions si la situation en Ukraine évolue.


🔍 Conclusion

Avec ce 16e train de sanctions, l’UE renforce son engagement contre l’agression russe et intensifie la pression économique sur Moscou. Ces nouvelles mesures affectent de nombreux secteurs et nécessitent une adaptation rapide des entreprises européennes pour assurer leur conformité.