Le 30 mai 2023, la Commission européenne a adopté le règlement d’exécution (UE) 2023/1050, instituant un droit antidumping définitif sur les importations de certaines barres et tiges d’armature en acier originaires de la République de Biélorussie. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un réexamen des mesures antidumping en vigueur, initialement mises en place par le règlement (UE) 2017/1019. L’objectif de ce réexamen était de déterminer si la suppression de ces mesures entraînerait la continuation ou la réapparition du dumping et du préjudice causé à l’industrie de l’Union européenne.
Les barres et tiges concernées, faites en fer ou en acier non allié, sont principalement utilisées pour renforcer le béton dans la construction. Elles sont classées sous plusieurs codes NC, notamment les codes ex 7214 10 00, ex 7214 20 00, et ex 7214 99 95. Les mesures antidumping, qui imposent un droit de 10,6 % sur ces produits, ont été initialement mises en place pour contrer les pratiques commerciales déloyales de la Biélorussie, qui exportait ces produits à des prix inférieurs à leur coût de production, causant ainsi un préjudice à l’industrie européenne.
L’enquête de réexamen, ouverte à la suite d’une demande déposée par l’Association européenne de la sidérurgie (Eurofer), a révélé que les importations biélorusses avaient continué à entrer sur le marché européen à des prix faisant l’objet d’un dumping. Cette situation est préoccupante, car elle a le potentiel de nuire gravement à l’industrie sidérurgique de l’UE en provoquant une baisse des prix et en réduisant la rentabilité des producteurs européens.
L’un des éléments clés de l’enquête a été l’analyse des capacités de production et des capacités inutilisées en Biélorussie. Il a été estimé que ces capacités inutilisées pourraient être utilisées pour accroître les exportations vers l’Union européenne si les mesures antidumping étaient supprimées. De plus, le marché de l’UE reste attractif pour les exportateurs biélorusses en raison de sa taille, de sa proximité géographique et des prix relativement élevés pratiqués.
En conséquence, la Commission européenne a conclu que l’expiration des mesures antidumping entraînerait probablement une continuation du dumping et une réapparition du préjudice. Par conséquent, les droits antidumping ont été maintenus pour une période supplémentaire de cinq ans, afin de protéger l’industrie de l’Union contre les pratiques commerciales déloyales de la Biélorussie.
Ce maintien des mesures antidumping souligne l’engagement de l’Union européenne à garantir des conditions de concurrence équitables pour ses industries, en particulier dans un contexte où les tensions géopolitiques et les sanctions économiques contre la Biélorussie et la Russie continuent d’avoir un impact significatif sur le commerce international.