Le décret n° 2024-150 du 27 février 2024, publié au Journal Officiel de la République française, introduit une nouvelle obligation pour les opérateurs impliqués dans le commerce de certaines substances chimiques non classifiées, potentiellement utilisées pour la fabrication illicite de stupéfiants ou de substances psychotropes. Ce décret précise les conditions d’établissement de la déclaration d’usage requise en cas de retenue de ces substances par les agents des douanes, en application de la loi n° 96-542 du 19 juin 1996.
Contexte et objectifs du décret
L’objectif principal de ce décret est de renforcer le contrôle des substances susceptibles d’être détournées pour des usages illicites, tout en permettant aux autorités douanières de mieux surveiller le commerce de ces produits sensibles. Le dispositif mis en place permet aux douanes de saisir des substances non classifiées dès qu’un faisceau d’indices laisse supposer une utilisation illégale.
Les conditions de la déclaration d’usage
Lorsqu’une substance non classifiée est retenue par les agents des douanes, le propriétaire, l’expéditeur ou le destinataire de la substance doit fournir une déclaration d’usage. Cette déclaration doit contenir plusieurs informations essentielles, telles que l’identité complète du déclarant, du propriétaire, de l’expéditeur, et du destinataire de la substance, ainsi que la nature, la quantité et l’usage prévu de la substance. Ces informations doivent être accompagnées des pièces justificatives appropriées, comme un document d’identité pour les personnes physiques ou un numéro d’immatriculation au registre des sociétés pour les personnes morales.
La déclaration d’usage doit être transmise de manière dématérialisée au service des douanes ayant effectué la retenue, en utilisant l’adresse électronique spécifiée dans la notification de retenue.
Procédure et implications pour les opérateurs
La mise en place de cette nouvelle obligation implique que les opérateurs doivent être prêts à fournir rapidement les informations requises pour éviter des retards ou des complications dans leurs activités commerciales. La déclaration d’usage doit être conforme au modèle défini par arrêté du ministre chargé des comptes publics.
En cas de non-respect de cette obligation, les opérateurs risquent non seulement des sanctions administratives, mais également une intensification des contrôles douaniers à l’avenir.
Conclusion
Ce décret marque une étape importante dans la lutte contre le trafic de drogues en France en renforçant le cadre réglementaire autour des précurseurs de drogues. Les entreprises doivent donc s’assurer de leur conformité avec ces nouvelles exigences pour éviter toute perturbation dans leurs opérations commerciales. Il est recommandé de se familiariser avec le modèle de déclaration d’usage et de maintenir une documentation à jour pour répondre efficacement aux demandes des autorités douanières.