Le 21 novembre 2024, la Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une enquête antidumping concernant les importations d’alumine fondue originaire de la République populaire de Chine. Cette procédure vise à déterminer si ces produits font l’objet de pratiques de dumping, et si celles-ci causent un préjudice à l’industrie européenne.
Contexte de la plainte
La plainte a été déposée le 9 octobre 2024 par Imerys S.A., au nom de l’industrie européenne de l’alumine fondue, conformément à l’article 5 du règlement (UE) 2016/1036. Selon les plaignants :
- Les produits importés de Chine, classés sous plusieurs codes tarifaires, seraient vendus en Europe à des prix inférieurs à leur valeur normale.
- Ces pratiques nuisent gravement à la compétitivité de l’industrie de l’UE, entraînant une baisse des parts de marché, des volumes de vente et des prix facturés.
Produits concernés
Le produit soumis à l’enquête est le corindon artificiel (ou alumine fondue), utilisé dans divers secteurs industriels. Toutefois, certains produits spécifiques, comme le corindon fritté ou les mélanges mécaniques, sont exclus de cette enquête.
Enquête et méthodologie
L’enquête portera sur les pratiques de dumping durant la période allant du 1er octobre 2023 au 30 septembre 2024, avec une analyse des tendances depuis 2021. La Commission vérifiera notamment :
- Les distorsions de marché en Chine, affectant les prix des matières premières comme l’alumine et la bauxite.
- L’impact des importations sur l’industrie européenne, en termes de volumes, prix et emplois.
Participation des parties intéressées
Les producteurs-exportateurs chinois, les importateurs européens et les producteurs de l’UE sont invités à coopérer à l’enquête. Cela inclut :
- La soumission d’informations sur leurs activités.
- La participation à un éventuel échantillonnage pour représenter les acteurs du marché.
Calendrier et prochaines étapes
L’enquête sera achevée dans un délai maximal de 14 mois, soit avant le 21 janvier 2026. Des mesures provisoires, si nécessaires, pourraient être mises en place d’ici juin 2025.
Cette procédure marque une étape importante dans la défense des intérêts économiques et industriels de l’Union européenne face à des pratiques commerciales jugées déloyales.