Le 25 mars 2024, le gouvernement français a adopté le décret n° 2024-266 relatif à la généralisation de la facturation électronique dans les transactions entre assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et à la transmission des données de transaction. Publié au Journal officiel le 27 mars 2024, ce décret marque une étape importante dans la transformation numérique des transactions commerciales en France.
Objectifs du Décret
Le décret vise à renforcer la transparence et l’efficacité des transactions commerciales en généralisant l’usage de la facturation électronique. Cette mesure est destinée à lutter contre la fraude fiscale, à améliorer le recouvrement de la TVA, et à faciliter les échanges commerciaux entre les entreprises.
Mesures Clés
Le décret introduit plusieurs ajustements importants aux précédentes régulations, notamment en modifiant l’annexe II du code général des impôts ainsi que le décret n° 2022-1299 du 7 octobre 2022. Voici les points saillants du nouveau décret :
- Régime Transitoire pour les Opérateurs de Plateformes : Les opérateurs de plateformes de dématérialisation peuvent désormais obtenir une immatriculation provisoire avant la mise en place de l’environnement de tests du portail public de facturation. Ils ont ensuite un délai de trois mois pour produire les comptes rendus de tests techniques nécessaires. Si les résultats des tests ne sont pas satisfaisants, l’immatriculation peut être révoquée.
- Calendrier de Mise en Œuvre : Le décret repousse les dates clés pour la mise en œuvre de la facturation électronique. Les entreprises devront se conformer à ces nouvelles obligations à partir du 1er septembre 2026. Cependant, les petites et moyennes entreprises (PME) et les microentreprises bénéficient d’une année supplémentaire, jusqu’au 1er septembre 2027, pour se conformer à cette réglementation.
- Modifications Techniques et Administratives : Plusieurs ajustements techniques sont également apportés, comme l’ajout de la mention « en nuage » pour les prestataires d’hébergement, et des précisions sur la procédure de vérification des tests techniques par l’administration fiscale.
Implications pour les Entreprises
Pour les entreprises, en particulier les PME et microentreprises, cette généralisation de la facturation électronique représente à la fois un défi et une opportunité. Elle impose une adaptation rapide aux nouvelles technologies de gestion comptable et fiscale, mais elle offre également des avantages en termes de réduction des coûts administratifs et d’amélioration de la traçabilité des transactions.
Les entreprises devront s’assurer que leurs systèmes de gestion sont compatibles avec les nouvelles exigences réglementaires, et que leurs prestataires de services de facturation électronique sont dûment immatriculés et conformes aux tests techniques imposés par l’administration fiscale.
Conclusion
Le décret n° 2024-266 s’inscrit dans la continuité des efforts du gouvernement français pour moderniser le cadre fiscal et commercial du pays. La généralisation de la facturation électronique est un pas crucial vers une administration fiscale plus transparente et efficace. Les entreprises doivent dès à présent se préparer à ces changements pour garantir leur conformité d’ici les échéances fixées.