L’importation et l’introduction de biens culturels au sein de l’Union européenne (UE) sont strictement encadrées par une réglementation complexe visant à protéger le patrimoine mondial. Le règlement (UE) n°2019/880, entré en application le 28 décembre 2020, établit des règles précises pour l’importation des biens culturels provenant de pays tiers, afin de lutter contre le trafic illicite et de préserver l’héritage culturel.
Selon ce règlement, l’introduction de biens culturels issus de pays tiers, comme les objets d’art ou les antiquités, est interdite s’ils ont été illicitement extraits de leur pays d’origine. Cette prohibition générale s’applique aux biens listés dans la partie A de l’annexe du règlement, qui inclut notamment des collections rares, des spécimens zoologiques, des objets archéologiques, et des manuscrits anciens. Le respect de cette interdiction est crucial pour prévenir la destruction ou la perte d’artefacts culturels de valeur inestimable.
En plus de cette interdiction générale, le règlement impose des conditions spécifiques pour l’importation de certains biens culturels considérés comme particulièrement sensibles au trafic. Les biens ayant plus de 250 ans, par exemple, nécessitent l’obtention d’une licence d’importation délivrée par les autorités compétentes du pays d’importation. Cette licence est obligatoire et doit être sollicitée via le système informatique centralisé ICG (Import of Cultural Goods), qui deviendra opérationnel au plus tard le 28 juin 2025.
Pour les biens ayant plus de 200 ans et une valeur supérieure à 18 000 euros, une déclaration de l’importateur est requise. Cette déclaration doit certifier que l’importateur a effectué toutes les vérifications nécessaires pour s’assurer que le bien a été exporté légalement de son pays d’origine. Les documents justificatifs doivent être conservés par l’importateur et peuvent être demandés par la douane lors de contrôles approfondis.
Les sanctions pour non-respect de cette réglementation sont sévères. Elles incluent des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans, ainsi que des amendes pouvant atteindre le double de la valeur des biens en infraction. De plus, les objets impliqués dans des fraudes peuvent être confisqués, ainsi que les moyens de transport utilisés pour leur importation.
En conclusion, les professionnels du secteur de l’art et des antiquités doivent être extrêmement vigilants lors de l’importation de biens culturels dans l’UE. Le respect des procédures légales est non seulement essentiel pour éviter des sanctions, mais aussi pour contribuer à la préservation du patrimoine culturel mondial. Les importateurs sont encouragés à se familiariser avec la réglementation en vigueur et à consulter régulièrement les mises à jour pour s’assurer de leur conformité.