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Impact de l’Intelligence Artificielle Générative sur les Administrations Publiques et les Pratiques Douanières : Une Réflexion sur l’État de Demain

L’intelligence artificielle générative (IAG), symbolisée par des technologies telles que ChatGPT, est en passe de transformer profondément les administrations publiques. Son potentiel dépasse largement celui des IA conventionnelles, en offrant des capacités d’interaction langagière et de production de textes qui étaient auparavant inaccessibles aux machines. Ce nouvel outil suscite à la fois fascination et inquiétude au sein des services publics, notamment en ce qui concerne la gestion des douanes, un domaine crucial pour l’économie mondiale.

Avantages de l’IAG dans les Administrations Publiques

L’IAG permet une réduction des coûts significative dans les administrations. En automatisant des tâches répétitives telles que la rédaction de rapports, la traduction de documents ou encore la gestion des communications, l’IAG libère du temps pour les fonctionnaires qui peuvent alors se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée. Par exemple, dans les administrations douanières, les agents peuvent utiliser l’IAG pour synthétiser des informations complexes provenant de sources multiples, ce qui facilite la prise de décisions stratégiques.

De plus, l’IAG contribue à l’uniformité et à la correction du langage administratif. Elle aide à maintenir une qualité constante dans les documents produits, ce qui est essentiel pour garantir la cohérence des communications officielles. Dans un domaine aussi technique que la douane, où chaque mot peut avoir des implications juridiques importantes, cette capacité est particulièrement précieuse.

Défis et Limites de l’IAG

Cependant, l’adoption de l’IAG dans les administrations publiques n’est pas sans poser de problèmes. L’un des principaux défis est la question de la confidentialité des données. Les administrations doivent s’assurer que les informations sensibles ne sont pas exposées à des risques de sécurité lorsqu’elles sont traitées par des systèmes d’IAG, souvent développés et gérés par des entreprises privées. Pour les services douaniers, qui manipulent des données commerciales et personnelles sensibles, ce risque est particulièrement élevé.

Un autre problème est lié à la fiabilité des réponses fournies par l’IAG. Bien que ces systèmes soient impressionnants par leur capacité à générer du texte de manière autonome, ils ne sont pas infaillibles. L’IAG peut commettre des erreurs, connues sous le nom d’« hallucinations », qui peuvent induire en erreur les fonctionnaires. Cela est particulièrement préoccupant dans les domaines où les décisions doivent être prises rapidement et avec une grande précision, comme le classement tarifaire en douane.

Perspectives pour l’Administration Publique de Demain

Malgré ces défis, l’IAG offre des perspectives prometteuses pour l’avenir des administrations publiques. Elle pourrait révolutionner la manière dont l’État gère les données, en permettant une analyse plus rapide et plus précise des informations. Les douanes, par exemple, pourraient utiliser l’IAG pour détecter plus efficacement les fraudes, en s’appuyant sur un corpus d’informations constamment mis à jour et validé par des experts.

L’article de Thomas Cantens, publié par la Ferdi, souligne que l’IAG pourrait non seulement améliorer la performance des administrations, mais aussi modifier fondamentalement le rapport entre l’État et ses agents. En automatisant une partie de la production intellectuelle de l’État, l’IAG pose la question de la place de l’humain dans cette nouvelle organisation du travail, où la machine ne se contente plus d’exécuter des tâches, mais contribue à la réflexion et à la prise de décision.

Conclusion

L’intégration de l’IAG dans les administrations publiques, et plus particulièrement dans les services douaniers, marque le début d’une nouvelle ère. Si les bénéfices sont indéniables, notamment en termes de réduction des coûts et d’amélioration de l’efficacité, les défis liés à la confidentialité des données et à la fiabilité des systèmes doivent être surmontés pour que cette technologie tienne toutes ses promesses. L’État de demain pourrait bien penser avec des machines, mais il devra apprendre à le faire de manière responsable et éthique.