L’Union européenne (UE) a récemment annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer la nécessité de proroger les mesures de sauvegarde actuellement en vigueur sur les importations de certains produits sidérurgiques. Ces mesures, initialement instaurées en 2019, visent à protéger l’industrie sidérurgique européenne contre un afflux massif d’importations à bas prix provenant de pays tiers, une situation exacerbée par des surcapacités mondiales et des distorsions de marché.
1. Contexte des mesures de sauvegarde
Les mesures de sauvegarde ont été mises en place en réponse à une augmentation rapide des importations de produits sidérurgiques en Europe, menaçant gravement la compétitivité des producteurs locaux. Instituées pour une période initiale de trois ans, ces mesures ont été prolongées jusqu’au 30 juin 2024 après une enquête de réexamen en 2021. Elles consistent en des contingents tarifaires appliqués à 26 catégories de produits sidérurgiques. Une fois ces contingents épuisés, un droit additionnel de 25 % est appliqué aux importations supplémentaires.
2. Demande de prorogation
En janvier 2024, 14 États membres de l’UE ont soumis une demande à la Commission européenne pour examiner la nécessité de prolonger encore ces mesures. Cette demande repose sur des preuves indiquant que la menace d’un préjudice grave pour l’industrie européenne persiste. Parmi les éléments avancés, on note une pression continue des importations, une surcapacité mondiale élevée, et le risque constant de détournement des flux commerciaux en raison des restrictions imposées par d’autres pays, comme les États-Unis, sur les produits sidérurgiques.
3. Objectif de l’enquête
L’enquête, ouverte par la Commission européenne, vise à évaluer si la prorogation des mesures de sauvegarde est justifiée pour prévenir ou réparer un préjudice grave. Elle examinera notamment les ajustements effectués par les producteurs européens, l’impact potentiel sur les flux commerciaux traditionnels, et la nécessité d’éventuels ajustements techniques aux mesures existantes. L’enquête se concentrera également sur la mise à jour de la liste des pays en développement exemptés de ces mesures en fonction de leur part récente dans les importations de l’UE.
4. Participation des parties intéressées
Les producteurs de l’UE et autres parties intéressées sont invités à participer à l’enquête en soumettant des données et des observations à la Commission. Ces contributions seront cruciales pour déterminer si la prolongation des mesures est dans l’intérêt de l’Union. Les réponses aux questionnaires doivent être soumises avant le 4 mars 2024, tandis que les communications écrites sont attendues d’ici le 26 février 2024.