Le 28 juin 2024, la Commission européenne a adopté le règlement d’exécution (UE) 2024/1801, fixant les nouveaux droits à l’importation dans le secteur des céréales applicables à partir du 1er juillet 2024. Ce règlement abroge et remplace le précédent règlement d’exécution (UE) 2020/1221, apportant des ajustements significatifs aux taux des droits à l’importation pour diverses catégories de céréales. Ces modifications visent à harmoniser les pratiques tarifaires en tenant compte des évolutions récentes du marché international des céréales.
1. Contexte et Objectifs du Règlement
Le secteur des céréales est l’un des marchés agricoles les plus stratégiques de l’Union européenne. Pour assurer la stabilité du marché intérieur et protéger les producteurs européens face aux fluctuations des prix mondiaux, l’UE ajuste périodiquement les droits à l’importation sur les céréales. Le règlement d’exécution (UE) 2024/1801 s’inscrit dans cette logique en révisant les droits à l’importation en fonction des données récentes sur les prix CAF (coût, assurance, fret) et les prix d’intervention des céréales.
Ce règlement vise à équilibrer l’approvisionnement en céréales au sein de l’Union tout en évitant les distorsions de marché qui pourraient résulter de prix d’importation trop bas, susceptibles de nuire à la production européenne.
2. Principales Dispositions du Règlement
Le règlement fixe des droits à l’importation spécifiques pour plusieurs types de céréales, notamment le froment (blé) tendre, le seigle, le maïs, et le sorgho. Par exemple, les droits à l’importation pour le froment (blé) tendre de haute qualité sont désormais fixés à 0,00 EUR par tonne, ce qui signifie que ces importations ne seront pas soumises à des droits additionnels, dans un contexte où les prix internationaux sont jugés conformes aux niveaux de sécurité pour les producteurs européens.
En revanche, pour les produits en provenance de pays tiers, tels que la Russie et la Biélorussie, qui font l’objet de sanctions spécifiques, les droits d’importation appliqués correspondent au taux conventionnel plus élevé, conformément aux mesures restrictives en vigueur dans l’UE. Cela vise à restreindre l’accès de ces pays au marché européen en raison des tensions géopolitiques actuelles.
3. Méthode de Calcul des Droits
Les droits à l’importation sont calculés en fonction des prix d’intervention majorés de 55 %, diminués des prix CAF à l’importation. Le règlement inclut également des primes spécifiques pour les ports de déchargement situés dans des zones géographiques précises, comme les ports de la Méditerranée et de la mer Noire, offrant des réductions allant jusqu’à 3 EUR par tonne en fonction de l’itinéraire emprunté.
L’annexe II du règlement détaille les éléments de calcul utilisés, notamment les coûts de fret maritime et les primes de marché, ce qui permet de fixer des droits à l’importation adaptés aux réalités économiques actuelles.
4. Impact pour les Importateurs
Les importateurs européens de céréales doivent être conscients des nouveaux taux de droits à l’importation en vigueur à partir du 1er juillet 2024. Ces modifications pourraient affecter leurs coûts d’approvisionnement, en particulier pour les produits en provenance de pays soumis à des sanctions ou pour lesquels les droits conventionnels sont appliqués. Il est donc crucial pour les entreprises de réévaluer leurs stratégies d’importation et de s’assurer que leurs opérations sont conformes aux nouvelles régulations douanières.
Conclusion
Le règlement d’exécution (UE) 2024/1801 représente une mise à jour importante du cadre tarifaire pour les importations de céréales dans l’Union européenne. Les ajustements apportés visent à protéger les intérêts des producteurs européens tout en garantissant un approvisionnement stable du marché. Les opérateurs économiques doivent s’adapter à ces changements pour optimiser leurs opérations commerciales et rester compétitifs sur le marché européen.