Le 27 mai 2024, l’Union européenne (UE) et la République de Côte d’Ivoire ont signé un Accord de Partenariat Volontaire (APV) sur l’Application des Règlementations Forestières, la Gouvernance et les Échanges Commerciaux (FLEGT). Cet accord marque une étape importante dans la lutte contre l’exploitation forestière illégale et vise à promouvoir une gestion durable des forêts ivoiriennes, tout en assurant la légalité des produits en bois exportés vers l’UE.
1. Contexte de l’Accord FLEGT
L’accord FLEGT s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux pour lutter contre l’exploitation forestière illégale, qui représente une menace majeure pour la biodiversité et contribue au changement climatique. En établissant des mécanismes rigoureux pour vérifier la légalité des bois et produits dérivés, cet accord vise à garantir que toutes les exportations ivoiriennes de bois vers l’UE respectent les normes environnementales et légales.
La Côte d’Ivoire, riche en ressources forestières, a vu ses forêts sérieusement menacées par l’exploitation illégale et non durable. Ce partenariat avec l’UE offre une opportunité pour le pays de renforcer ses régulations forestières et de s’engager sur la voie d’une gestion plus responsable des ressources naturelles.
2. Objectifs et Mécanismes de l’Accord
L’objectif principal de l’APV est d’assurer que tout le bois et les produits dérivés exportés vers l’UE à partir de la Côte d’Ivoire sont produits légalement. Pour cela, un système de vérification de la légalité (SVL) est mis en place, couvrant toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement, depuis l’attribution des droits d’exploitation jusqu’à l’exportation finale.
Le système d’autorisation FLEGT (Forest Law Enforcement, Governance and Trade) est au cœur de cet accord. Ce système prévoit que chaque cargaison de bois destinée à l’UE soit accompagnée d’une autorisation FLEGT, délivrée par les autorités ivoiriennes, attestant de sa légalité. Seules les expéditions couvertes par une telle autorisation seront acceptées sur le marché européen.
3. Implication des Parties Prenantes
L’accord met un accent particulier sur l’implication des parties prenantes locales, y compris les populations autochtones, la société civile, et le secteur privé. Cette participation est essentielle pour assurer la transparence et la légitimité des processus de vérification. La Côte d’Ivoire s’engage à intégrer ces parties prenantes dans la mise en œuvre de l’accord, notamment à travers des consultations régulières et la participation active dans les prises de décisions.
De plus, l’accord prévoit la mise en place d’un comité conjoint de mise en œuvre (CCMO), chargé de superviser l’application de l’accord, de résoudre les différends et de garantir que les objectifs de durabilité et de légalité soient atteints.
4. Défis et Perspectives
Bien que l’accord représente une avancée significative, sa mise en œuvre posera plusieurs défis. L’un des principaux sera de renforcer les capacités institutionnelles en Côte d’Ivoire pour assurer une application rigoureuse des nouvelles réglementations. De plus, la lutte contre la corruption et la gestion transparente des ressources seront essentielles pour le succès de l’accord.
En conclusion, l’Accord de Partenariat Volontaire entre l’UE et la Côte d’Ivoire constitue une réponse robuste à la crise de la déforestation en Afrique de l’Ouest. En promouvant la légalité et la durabilité dans le commerce du bois, cet accord pourrait servir de modèle pour d’autres pays de la région.