L’année 2023 a été marquée par des évolutions contrastées dans les échanges extérieurs de la France, selon le rapport annuel de la Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI). Alors que certains secteurs manufacturiers ont montré une résilience remarquable, d’autres, notamment ceux liés à l’énergie, ont subi des baisses notables en raison de la volatilité des prix et des défis géopolitiques.
1. Exportations : Une croissance modérée
Les exportations françaises ont atteint 607,3 milliards d’euros en 2023, enregistrant une augmentation de 1,5 % par rapport à 2022. Cette croissance, bien que modeste comparée aux années précédentes, témoigne de la robustesse de certains secteurs, notamment l’aéronautique (+16,7 %) et l’industrie des machines (+8,8 %). Cependant, d’autres secteurs ont connu des baisses, notamment la métallurgie (-7,6 %) et la chimie (-5,7 %), en raison de la baisse de la demande mondiale et de l’impact des fluctuations des prix des matières premières.
2. Importations : Un recul significatif dans l’énergie
Les importations françaises ont diminué de 7,1 % en 2023, atteignant 731 milliards d’euros. Cette baisse est principalement attribuable à la forte réduction des importations de produits énergétiques, notamment les hydrocarbures (-28,7 %) et l’électricité (-63 %). La diminution des prix de l’énergie sur les marchés internationaux, couplée à une consommation nationale plus modérée, a largement contribué à cette tendance. En revanche, les importations de certains produits manufacturés, tels que les équipements automobiles (+16,7 %) et les produits pharmaceutiques (+4,4 %), ont continué de croître, reflétant une demande stable voire croissante dans ces segments.
3. Balance commerciale : Un déficit persistant
Malgré la baisse des importations, le déficit commercial de la France reste préoccupant, s’élevant à environ 124 milliards d’euros en 2023. Ce déficit est principalement alimenté par le secteur énergétique, qui, malgré une réduction de ses importations, continue de peser lourdement sur la balance commerciale en raison de la dépendance persistante du pays vis-à-vis des importations d’hydrocarbures et d’électricité. D’autres secteurs, comme l’automobile et l’aéronautique, bien qu’en meilleure forme, n’ont pas été en mesure de compenser ce déséquilibre.
4. Perspectives pour 2024
Le rapport de la DGDDI souligne l’importance de renforcer la compétitivité des secteurs exportateurs tout en diversifiant les sources d’approvisionnement énergétique pour réduire la vulnérabilité de la France aux chocs extérieurs. L’accent est mis sur l’innovation et l’amélioration de la productivité dans les secteurs clés, ainsi que sur le développement de partenariats commerciaux plus diversifiés, en particulier avec des marchés émergents en Asie et en Afrique.