Réglementation douanière

Nouveau Décret sur le Système d’Échange de Quotas d’Émissions de Gaz à Effet de Serre : Intégration et Implications

Le 14 juin 2024, le décret n° 2024-546 a été publié, introduisant des modifications significatives au système d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre (SEQE) de l’Union européenne. Ce décret, désormais en vigueur, transpose dans la législation française les révisions récentes adoptées au niveau européen, en particulier celles visant à intégrer le secteur maritime dans le cadre du SEQE. Ce texte législatif marque une étape importante dans la lutte contre le changement climatique, en renforçant les obligations des exploitants de diverses industries.

1. Contexte et Objectifs du Décret

Le SEQE de l’Union européenne est un pilier central de la politique climatique de l’UE, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière efficace et économique. En mai 2023, l’Union européenne a adopté des révisions du SEQE, élargissant son champ d’application et introduisant de nouvelles obligations pour les secteurs du transport maritime, de l’aviation, et pour les exploitants d’installations industrielles.

Le décret n° 2024-546 transpose ces révisions dans la partie réglementaire du code de l’environnement. Il introduit des obligations de surveillance, de déclaration des émissions et de restitution des quotas pour les compagnies maritimes, et met à jour les procédures de délivrance et d’allocation des quotas gratuits pour encourager l’utilisation de carburants durables, notamment dans l’aviation.

2. Modifications Clés Introduites par le Décret

Le décret apporte plusieurs modifications importantes, parmi lesquelles :

  • Intégration du Secteur Maritime : Le secteur maritime est désormais pleinement intégré au SEQE. Les compagnies maritimes doivent surveiller et déclarer leurs émissions de CO2, et restituer les quotas correspondants. Cette mesure vise à réduire l’empreinte carbone du transport maritime, un secteur crucial mais traditionnellement moins réglementé en termes d’émissions.
  • Nouvelles Obligations pour les Exploitants : Les exploitants d’installations industrielles, d’aéronefs, et les compagnies maritimes doivent désormais se conformer à des obligations renforcées de déclaration et de vérification des émissions. Des sanctions administratives et pénales sont prévues en cas de non-respect de ces obligations, renforçant ainsi l’efficacité du dispositif.
  • Encouragement des Carburants Durables : Le décret encourage l’utilisation de carburants durables, notamment dans l’aviation, par l’allocation de quotas gratuits. Cette mesure incitative vise à accélérer la transition vers des sources d’énergie plus respectueuses de l’environnement.

3. Implications pour les Opérateurs

Les exploitants concernés par ces nouvelles régulations doivent se préparer à des procédures administratives plus complexes et à une surveillance accrue de leurs émissions. Le non-respect des nouvelles obligations peut entraîner des sanctions sévères, y compris des amendes substantielles. De plus, l’intégration du secteur maritime au SEQE représente un changement majeur pour les compagnies maritimes, qui devront adapter leurs pratiques pour se conformer aux nouvelles exigences.

Les entreprises doivent également noter que certaines dispositions du décret, notamment celles concernant les sanctions, entreront en vigueur le 1er janvier 2026, leur laissant ainsi un délai pour se conformer aux nouvelles règles.

Conclusion

Le décret n° 2024-546 marque une avancée significative dans la politique climatique de la France, en renforçant le cadre réglementaire du SEQE et en intégrant de nouveaux secteurs. Les opérateurs économiques concernés doivent prendre des mesures immédiates pour s’assurer de leur conformité avec ces nouvelles obligations, sous peine de lourdes sanctions.